La pandémie de COVID-19 et le secteur informel en Afrique : évaluation des répercussions et des politiques de riposte et de reprise

bandeau202312 octobre 2021 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar 

Organisé par le Laboratoire d'Analyse des Politiques de Développement de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (LAPD), Cellule d’Analyse des Politiques Economiques du CIRES (Université de Cocody-Abidjan) et l’Observatoire de la Francophonie économique de l’Université de Montréal (OFE) 

Avec l’appui du Centre de recherches pour le développement international (CRDI)

Contexte

Depuis le début de 2020, le monde vit au rythme de la pandémie de COVID-19. Au 29 septembre 2021, on dénombrait plus de 233 millions de cas confirmés dont près de 4,8 millions en sont décédés. L’Afrique n’est pas en reste, mais la catastrophe qui y a été annoncée au début de la pandémie n’a pas eu lieu, du moins à ce jour. En effet, le continent compte près de 6 millions (5 956 099) de personnes qui ont contracté la COVID-19 dont 145 726 en sont décédées (statistiques de l’OMS au 29 septembre 2021). Ces chiffres représentent 2,6 % et 3,1 % respectivement du total mondial alors que l’Afrique représente un peu plus de 17 % de la population du globe. Cette situation pourrait, toutefois, évoluer à cause de l’accès limité aux vaccins, notamment en Afrique subsaharienne.

On note toutefois que l’ampleur de la pandémie varie grandement d’une région africaine à l’autre. Par exemple, 42 % des cas enregistrés en Afrique l’ont été en Afrique du Nord et 48 % en Afrique du Sud. Le reste de l’Afrique ne représente que 9 % des cas recensés dans le continent. Selon, l’organisation mondiale de la santé (OMS), la jeunesse de la population africaine, sa faible densité, la mobilité de la population et le climat chaud et humide expliquent la faible progression de la pandémie en Afrique subsaharienne. On pourrait aussi évoquer des insuffisances au niveau du dépistage. L’expérience acquise dans la lutte contre les maladies infectieuses sur le continent au cours des dernières années (comme l’Ébola) ainsi que des mesures précoces et strictes de confinement, bien avant l’apparition du premier cas confirmé de la COVID-19 en Afrique semblent avoir également joué un rôle important pour freiner la progression de la maladie.

Dès mars 2020, la plupart des gouvernements en Afrique et ailleurs dans le monde, ont mis en place des mesures plus ou moins strictes de restriction, voire de confinement, dans le souci de freiner la propagation de la COVID. Ces mesures ont eu des effets très néfastes aussi bien sur le plan économique que social, ce qui a suscité en retour de nouvelles mesures d’atténuation avec des coûts énormes pour les finances publiques.

Dans un contexte africain dominé par les activités informelles, où le filet de sécurité sociale est souvent inexistant, et où les pays ne disposaient pas de marges de manœuvre budgétaires pour leurs dépenses économiques et sociales d’urgence, l’impact des mesures de confinement et de distanciation sociale ont durement affecté une grande partie de l’économie et exposé beaucoup de travailleurs, dont particulièrement ceux du secteur informel, à des pertes massives de revenus et à la disparition de leur moyen de subsistance.

La pandémie de COVID-19 a non seulement mis en évidence la vulnérabilité du secteur informel, mais également le grand défi pour les décideurs des politiques publiques pour venir en aide aux personnes les plus touchées de ce secteur, dont notamment les jeunes et les femmes qui n’étaient pas couverts auparavant par des régimes de soutien au revenu ou l’ont été de manière inefficace. En effet, l’absence ou le manque d’efficacité souvent noté dans les programmes sociaux existants (avant la pandémie) font que les risques sont élevés que les groupes sociaux visés ne soient pas, ou faiblement, impactés.

Le cas des femmes est particulièrement préoccupant puisqu’elles représentent la majorité de la main-d’œuvre dans les secteurs durement touchés par la pandémie.

Objectif

L’objectif du présent colloque est d’évaluer, d’une part, l’impact de la pandémie sur le secteur informel en Afrique francophone, et, d’autre part, les stratégies adoptées par les gouvernements de la région pour pallier cet impact et pour promouvoir une reprise économique équitable dans le secteur en question. Plus précisément, il s’agit de vérifier dans quelle mesure les politiques de riposte ont permis de soutenir efficacement les moyens de subsistance des groupes les plus vulnérables.

Comme toile de fonds, les premiers résultats des projets de réponse-COVID-19 financés par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), au Sénégal et en Côte d’Ivoire et portant sur six pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc et Sénégal) seront présentés.

Déroulement

Le colloque regroupera des experts des milieux académique, gouvernemental, privé ainsi que des organisations internationales qui vont partager les résultats de leurs travaux de recherche ou leurs expériences et pratiques en lien avec le sujet abordé.

Le colloque se déroulera en mode hybride, soit en présentiel et en ligne avec une diffusion en direct sur les réseaux sociaux. Une interprétation simultanée en anglais et français sera disponible. L’inscription sera gratuite, mais obligatoire.

Un service de traduction simultanée de l’anglais vers le français sera offert.

Intervenants et Programme

8h30 : Accueil des participants

9h : Mots d’ouverture

  • Mme Malado Kaba, Présidente du Comité de Pilotage, Ancienne Ministre de l’Économie et des Finances de la Guinée
  • Mme Julie Crowley, Directrice régionale, Afrique centrale et de l’Ouest – Centre de Recherches pour le Développement International
  • Professeur Ballo Zié, Recteur de l’Université Felix Houphouët Boigny
  • Professeure Valérie Amiraux, Vice-rectrice aux partenariats communautaires et internationaux, Université de Montréal
  • Professeur Ahmadou Aly Mbaye, Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
  • Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises du Sénégal

9h30 – 10h 45 : Séance 1 « Le secteur informel en Afrique : enjeux et perspectives »,

  • Présidente de séance : Mme Malado Kaba, Présidente du Comité de Pilotage, Ancienne Ministre de l’Économie et des Finances de la Guinée
  • Présentation 1 : COVID-19 : Conséquences et politiques pour l’économie informelle, Professeur Ahmadou Aly Mbaye et Dr Nancy Benjamin
  • Présentation 2: Analyse de la situation de la COVID-19 en Côte d’Ivoire, Professeur Alban A. E. Ahouré
  • Présentation 3 : Impact de la pandémie du COVID-19 sur le secteur informel au Cameroun, Professeure UM Ngouem Marie Thérèse

10h45 – 11h   : Pause

11h – 12h15   : Séance 2 « La COVID-19 en Afrique : la situation et les politiques de riposte et de relance »

  • Président de Séance : Professeur Brahim Boudarbat
  • Présentation 4: Relance économique post-COVID-19 au Sénégal: levier et impact sur la pauvreté, Serigne Moustapha Sène
  • Présentation 5: Effets de la COVID-19 sur les ménages et les entreprises et facteurs de résilience : une analyse à partir des données qualitatives de la Côte d’Ivoire, Dr Jean-Louis Lognon
  • Présentation 6: COVID-19 en Afrique subsaharienne : analyse des facteurs explicatifs des réponses d’atténuation des effets socioéconomiques, Professeur Alastaire Sèna Alinsato.

14h – 15h15   : Séance 3 « Les politiques sociales en Afrique : entre contraintes budgétaire et problème du ciblage »

  • Président de Séance : Professeur UM Ngouem Marie Thérèse
  • Présentation 7: Strengthening Public Policies for Decent Work in Francophone Africa in the Context of the COVID-19 Pandemic, Dr Bala Mulloth
  • Présentation 8: Transfert aux ménages ou soutien au secteur informel pour contrer la pauvreté en Afrique : quelques éléments d’analyse, Professeur François Vaillancourt
  • : Présentation 9 :Public Expenditures in Africa Before, During and After Covid-19, Professeur Shantayanan Devarajan

15h15 – 15h30 : Pause

15h30 – 16h45 : Séance 4 « Implications sexo-spécifiques de l’impact de la Covid-19 et des réponses politiques sur le genre »,

  • Président de Séance : Professeur Alban Alphonse Ahouré
  • Présentation 10: Le genre à l’épreuve de la pandémie du COVID-19 en Afrique, Dr Yvette Onibon Doubogan
  • Présentation 11: Implication de la santé publique et du secteur informel face à la pandémie de la COVID-19, Professeur Ibrahima Seck
  • Présentation 12: Le développement de programme de soutien à l’emploi/entrepreneuriat informel et formation professionnelle, Professeur Félix Zogning

16h45 – 17h00 : Mots de clôture

Consultez les Présentations de la Journée du 12 octobre 2021 :

Rechercher